En 2025, le mazout reste une énergie de chauffage très répandue en Belgique. Pour beaucoup de ménages, ce n’est d’ailleurs pas un “choix” au sens strict, mais la conséquence d’une réalité du terrain : pas de gaz de ville dans la commune, logement plus ancien, budget travaux limité, ou simplement la volonté de garder la main sur sa consommation sans dépendre d’un contrat complexe.
Mais la donne va changer dès l’an prochain pour les familles chauffées au mazout. Même si cette énergie peut rester compétitive par rapport à d’autres solutions, la trajectoire politique belge et européenne se dirige vers une sortie progressive des énergies fossiles.
Dès 2026, de nouvelles mesures fédérales vont augmenter les accises sur le mazout de chauffage. Et au niveau européen, la future taxe carbone ETS2 doit entrer en vigueur au plus tard en 2028. Conséquence : le prix payé par le client final devrait augmenter progressivement dans les années qui viennent, y compris si le cours du pétrole baisse par moments.
Quel sera l’impact réel de ces mesures sur votre facture de mazout ? Et surtout, que pouvez-vous faire pour en limiter l’effet ?
Le mazout reste l'énergie privilégiée par beaucoup de ménages
On l’oublie parfois, mais le mazout reste une solution de chauffage privilégiée par de nombreux ménages attentifs à leur budget, surtout là où le gaz de ville n’est pas disponible.
Selon les derniers chiffres publiés par le SPF, la réalité économique des ménages en Belgique reste marquée par une présence importante du chauffage au mazout, avec de fortes différences régionales : environ un ménage sur deux en Wallonie, un sur trois en Flandre et un sur cinq à Bruxelles.
Comment expliquer cette “résistance” du mazout ? Parce que changer de système de chauffage ne se limite pas à remplacer une chaudière. Une pompe à chaleur, par exemple, représente un investissement conséquent et n’est réellement performante que si le logement est suffisamment bien isolé. Dans un contexte où le prix de l’électricité en Belgique est l'un des plus élevés d'Europe, beaucoup de foyers qui ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, engager de gros travaux continuent de voir dans le mazout une solution pragmatique et souvent la plus abordable à court terme.
Preuve que le mouvement est loin d’être marginal : en 2024, les ventes de chaudières au mazout ont progressé de 28%, passant de 9.800 à 12.500 appareils. Cette hausse a surtout été observée en Wallonie, dans un contexte où la région prévoit d’interdire l’installation de chaudières au mazout dans les bâtiments neufs à partir du 1er janvier 2026.
Ce qui change : nouvelles taxes, hausse des accises et arrivée de l’ETS2
D’abord, l’augmentation des accises sur le mazout
Une hausse des accises sur le mazout de chauffage est prévue, avec un passage de 17 à 23 € par 1.000 litres, puis une montée progressive jusqu’à 26 € en 2029.
L’impact direct pour un ménage qui commande 2.500 litres par an représente une augmentation de 18 à 27 € par an à l’horizon 2029 (TVA comprise).
Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas non plus la hausse la plus inquiétante à long terme. Le vrai changement structurel, celui qui peut réellement peser sur les budgets, c’est l’ETS2.
Ensuite, l’ETS2 : la taxe carbone européenne
L’ETS2 (Système d’Échange de Quotas d’Émission 2) est le nouveau marché carbone européen destiné à réduire les émissions de CO2 des secteurs qui n’étaient pas couverts par le système historique (ETS1), principalement le chauffage des bâtiments et le transport routier.
L’idée est la suivante: les entreprises qui fournissent du gaz, du mazout, de l’essence ou du diesel devront acheter des “permis” correspondant aux émissions générées. Et ce coût sera ensuite répercuté dans le prix payé par le consommateur final.
L’ETS2 devrait démarrer progressivement, avec une application généralisée attendue vers 2028 (ou 2027 selon la mise en œuvre). Dans tous les cas, le principe est le même : si vous consommez un combustible fossile, une partie “carbone” viendra s’ajouter au prix.
ETS2 : quel surcoût pour une famille qui consomme 2.500 litres de mazout ?
Il est important d’être transparent : l’ETS2 dépend d’un prix de marché (le prix des quotas CO2). Personne ne peut donc garantir un chiffre exact aujourd’hui. En revanche, on peut donner un ordre de grandeur crédible.
Pour une consommation annuelle de 2.500 litres, les estimations du Bureau Fédéral du Plan évoquent un surcoût qui pourrait se situer autour des 20% pour le mazout, , selon les scénarios de prix du carbone.
Tout dépendra du prix du carbone au moment où le système se stabilise, et des mécanismes de protection qui seront appliqués. Mais une chose est sûre : l’ETS2 a vocation à faire sentir une différence beaucoup plus nette que la hausse des accises, car il introduit une composante directement liée aux émissions et donc à vos volumes consommés.
Autrement dit : plus votre maison consomme, plus l’effet de l’ETS2 sera visible sur la facture.
Pourquoi la Wallonie et les logements anciens risquent d’être plus touchés
L’impact de ces mesures n’est pas “égal” pour tout le monde.
Les ménages vivant dans des logements plus anciens, souvent moins bien isolés, sont mécaniquement plus exposés, car leur consommation est plus élevée. Or, ce sont justement ces ménages qui ont le plus de mal à investir immédiatement dans une rénovation lourde ou dans un changement complet de système de chauffage.
Même logique en zone rurale : l’accès aux alternatives est parfois limité, les budgets travaux sont sous pression, et les décisions doivent souvent se prendre dans l’urgence, au rythme des hivers, des pannes et des hausses de prix.
Ce que vous pouvez faire dès maintenant pour limiter l’impact
Il y a deux leviers très concrets, accessibles à la plupart des ménages.
1. Réduire la consommation, même sans gros travaux
Sans parler d’un chantier complet, certaines actions réduisent la consommation rapidement : réglages, entretien, programmation, températures mieux maîtrisées, petits gestes d’isolation ciblée. Tout litre non consommé, c’est un litre qui ne génère ni accises supplémentaires ni coût carbone ETS2.
Retrouvez tous nos conseils pour diminuer votre consommation de mazout sur notre blog.
2. Choisir le bon moment pour commander son mazout
C’est ici que Groupasol peut réellement faire la différence, car le prix du mazout évolue chaque jour.
La bonne idée, c’est de profiter d’une commande en 2025 avant l’introduction de l’augmentation des accises, puis de suivre l’évolution du prix du mazout sur Groupasol.com pour commander au moment le plus avantageux :
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En pratique, ce réflexe simple permet souvent de reprendre le contrôle : on ne subit plus un prix “au hasard”, on se positionne au bon moment.
Le résumé
- Le mazout reste une énergie compétitive pour beaucoup de ménages belges, surtout quand les alternatives nécessitent de gros investissements. Mais la tendance politique est claire : les énergies fossiles seront progressivement renchéries, avec une hausse des accises dès 2026 et l’arrivée de l’ETS2 autour de 2028.
- Pour un ménage à 2.500 litres par an, l’augmentation des accises représente quelques dizaines d’euros par an, tandis que l’ETS2 pourrait représenter plusieurs centaines d’euros selon les scénarios.
- Dans ce contexte, le meilleur réflexe, c’est de réduire ce qui peut l’être et d’acheter au bon moment. Et c’est précisément l’objectif des services Groupasol : vous aider à suivre les prix, à profiter des fenêtres les plus favorables, et à obtenir des conditions négociées grâce à la communauté.
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